- floueur
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⇒FLOUEUR, EUSE, subst.A.— Arg. des jeux, vx. Tricheur. Une certaine classe de filous appelés floueurs ou billardeurs; c'est-à-dire, escrocs exploitant les maisons de jeu (RABAN, MARCO SAINT-HILAIRE, Mém. forçat, t. 2, 1828-29, p. 62). L'on triche aux dominos aussi facilement qu'à tout autre jeu; je connais des floueurs invalides qui vivent très-bien du jeu de dominos (VIDOCQ, Voleurs, t. 1, 1836, pp. 267-268).B.— Fam. Personne qui floue; voleur, escroc. Je ne parle point ici de ces vieilles floueuses qui font du vol leur métier et leur passe-temps (MOREAU-CHRISTOPHE, Français, peints par eux-mêmes, t. 4, Détenus, 1841, p. 64). Tels étaient les enseignements d'une vieille crapule de floueur pratique et philosophe et le mousse se tordait en m'écoutant (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 181) :• C'est la tourbe de la population, de ces gens sans aveu, sortis des bas-fonds, tous ces « musards », « rêveurs », « bourdiers », qui ont laissé leur souvenir dans les ordonnances de police et les contes picaresques, depuis le filou, l'écornifleur, le floueur [it. ds le texte], jusqu'au coupeur de bourse, au voleur professionnel, aux « houliers » qui vivent des femmes et aux détrousseurs de grand chemin.FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 259.— Rare, emploi adj. Il y aurait un beau drame à opposer à la fable de l'enfant prodigue; ce serait celle du beau-père floueur retombant toujours à la charge de ses alliés pipés par lui jusqu'à la dernière génération (MÉRIMÉE, Portr. hist. et littér., 1870, p. 209).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-ø:z]. Étymol. et Hist. 1771 (cité ap. DESMAZE, Curiosités des anciennes justices, 38 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 705). Dér. de flouer; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. KLEIN (J.-R.). Le Vocab. des mœurs de la Vie parisienne sous le Second Empire. Louvain, 1976, p. 225.
floueur, euse [fluœʀ, øz] n.❖♦ Fam. et vieilli. Personne qui vole en dupant. ⇒ Escroc. — Spécialt. (Vx). Tricheur.1 (…) ces gens qui n'ont aucune profession, aucune industrie, et qui cherchent partout des dupes pour vivre à leurs dépens (…) les floueurs sont très communs aux tables d'hôte.Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, p. 394.2 On a prétendu qu'il y avait aussi des floueuses, mais ce mot-là n'est pas encore admis et nous refusons d'y croire.Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, p. 92.
Encyclopédie Universelle. 2012.